Pour un coupé Porsche, d'ordinaire, la vie n'est pas facile. Il faut vivre dans l'ombre d'une icône, la
911
. Par le passé, les 914, 924, 944, 968 et autres 928 y ont laissé leur
peau. Mais le Cayman semble avoir le cuir plutôt coriace : apparu
en 2005, il a atteint des chiffres de vente assez satisfaisants pour
avoir droit à une seconde génération, présentée au salon de
Los Angeles
et commercialisée début 2013. Comme sur la précédente mouture, il s'agit d'un proche parent du
Boxster
, qui a été renouvelé en début d'année (vidéo en bas). Les phares, les
feux arrière, le becquet escamotable ou les rétroviseurs sont donc
quasiment identiques, tout comme la planche de bord. Avec une longueur
de 4,38 m et un empattement de 2,48 m, les dimensions ont également un
air de déjà-vu. En revanche, la capote en toile est remplacée par un
pavillon fixe, dont le dessin évoque beaucoup le précédent modèle, alors
que les boucliers sont spécifiques.
Sur la fiche technique, les différences s'exacerbent. Malgré des cylindrées identiques, le Cayman dépasse le
Boxster
de 10 ch, comme c'était déjà le cas auparavant. Le flat-six 2.7
d'entrée de gamme développe donc déjà 275 ch, tandis que le 3.4 de la
version S grimpe à 325 ch. Juste ce qu'il faut pour laisser un peu
d'avance à la
911
Carrera, forte de 350 ch. Le Cayman doit également se contenter d'une
boîte manuelle à six rapports, au lieu de sept, et il est toujours
impossible de faire grimper quatre personnes à son bord. Mais ce petit
coupé n'a vraiment pas à rougir de ses performances : sa variante la
plus musclée promet un 0 à 100 km/h en 4,9 s, voire 4,7 s avec la
transmission à double embrayage PDK, et une vitesse de pointe de
283 km/h (281 km/h avec la PDK). Les Audi
TT RS
, Jaguar
F-Type
et autres Nissan
370Z
ont intérêt à surveiller leurs rétroviseurs !
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Quant au comportement, déjà marquant sur la précédente génération, il
s'annonce encore plus mordant qu'auparavant. Fidèle au moteur central,
le Cayman 2 profiterait d'un poids en baisse de 20 à 30 kg selon les
versions, accompagné d'une rigidité accrue. Il bénéficie aussi d'une
suspension pilotée revisitée et d'un appui aérodynamique en hausse. Les
petites routes sinueuses seront donc toujours le territoire de
prédilection de ce saurien. Un reptile qui prend également soin de
réduire sa voracité, en adoptant un Stop & Start et une direction à
assistance électrique. La consommation normalisée du Cayman de base se
limite ainsi à 8,2 l/100 km, voire 7,7 l/100 km avec la boîte PDK, et
celle du Cayman S à 8,8 l/100 km (8 l avec la PDK). Des chiffres
excellents pour une telle sportive, mais pas suffisant pour échapper à
la traque du gouvernement : selon le barème 2013, le malus ira de 2.000 à
6.000 € en fonction de la version choisie, à rajouter à une addition
qui s'annonce déjà salée.