Le moteur

Le moteur…


« Gentlemen, start your engines ! », tel était ma phrase favorite lorsque je regardais des courses à la télévision…


Sommaire :




De nos jours, pratiquement plus personne ne se soucie de son moteur : on lui demande de répondre toujours prêt, de consommer de moins en moins de carburant et en même temps d’être de plus en plus performant et de faire le moins de bruit possible ! La mode actuelle veut que les gens s’intéressent de plus en plus à des gadgets (porte-gobelets, clim’ auto, allumage auto des phares/essuie-glaces, régulateur de vitesse…) en oubliant l’essentiel.
Oui, votre moteur est essentiel car c’est lui seul qui donne une âme à votre véhicule ! Qui, sinon des nostalgiques, accepterait un moteur bruyant, poussif et glouton ?

Des cylindres et des hommes :
De nos jours, la grande majorité des moteurs fonctionne grâce à un système de pistons qui suit un cycle à 2 ou 4 temps.
L'énergie de ces moteurs provient de l'explosion produite par un mélange d'air et d'hydrocarbures (essence ou diesel).



L’allumage commandé (moteur à essence) : cycle thermodynamique de Beau de Rochas :
Ces moteurs demandent un carburant à indice d'octane élevé (entre 95 et 98) cela concerne donc les moteurs essence et GPL (Gaz de pétrole liquéfié).
Ces moteurs ont besoin d'une étincelle fournie par la bougie pour que l'explosion ait lieu.
Depuis le millésime 1994, tous les moteurs à allumage commandé sont alimentés par injection et disposent d'un catalyseur qui permet de limiter les émanations de gaz toxiques et impose l'utilisation de carburant sans plomb (cf. également ma page sur les carburants).
Les configurations sont multiples : de 2 à 18 cylindres, en ligne, en V ou à plat.

Il existe également le moteur rotatif que je développe davantage dans la page idoine

L’auto-allumage (moteur diesel) : cycle thermodynamique de Diesel :
Rudolf Diesel est l'inventeur de ce type de moteur qui fonctionne au gazole (également appelé « huile lourde »).
Particularité : le mélange air/gazole explose sans l'aide d'une étincelle (pas de bougie).
Chaque cylindre est alimenté par une pompe d'injection.
Deux technologies existent : 
Ø     Injection indirecte, le carburant passe par une chambre de précombustion ; 
Ø     Injection directe, le carburant est pulvérisé directement dans le cylindre à très haute pression (jusqu'à 1500 bars !).
Les technologies "Common Rail" (HDi, JTD, Dci...) et "Injecteurs pompe" (TDi de VW) étant les plus récentes et maintenant les plus répandues sur les voitures neuves.



Le bloc-moteur :
Synonyme : "bloc-cylindres".
Fonction : armature principale du moteur dans laquelle sont creusés les cylindres.
Caractéristiques : en fonte ou en alliages légers à base d'aluminium.
Il est couvert par la culasse.
Le vilebrequin est placé dans sa partie inférieure et graissée par un carter.
Le bloc est moulé de façon à ce que de nombreux organes puissent se fixer dessus.

La culasse :
Fonction : couvre le bloc moteur, ferme les cylindres et contient les soupapes.
Caractéristiques : en fonte ou en alliage léger (aluminium).
Liée au moteur par le fameux joint de culasse.
Contient : 
Ø     Soupapes ; 
Ø     Chambres d'admission ; 
Ø     Chapelles d'admission et d'échappement ; 
Ø     Trous de fixation des bougies.
Supporte : 
Ø     Culbuteurs ; 
Ø     Rampes de culbuteurs ; 
Ø     Chambres de combustion.
Une culasse est dite multisoupapes si elle contient plus de 2 soupapes par cylindre (jusqu'à 6). Avantages : 
Ø     Meilleure respiration du moteur ; 
Ø     Courbe de couple plus plate ; 
Ø     Meilleur taux de compression ; 
Ø     Faible volume ; 
Ø     Meilleur rendement du moteur.

Le Piston :
Fonction : il véhicule l'énergie créée par l'explosion jusqu'au vilebrequin en passant par la bielle.
Caractéristiques : une tête qui doit résister aux températures extrêmes (aluminium + céramique).
Etanchéité assurée par les segments qui l'entourent.

La Bielle :
Fonction : lien entre le piston et le vilebrequin.
Caractéristiques : en acier matricé, en titane ou en alliage léger.
Trois parties : le pied (au niveau du piston), le corps et la tête (au niveau du vilebrequin).

Le Vilebrequin :
Fonction : transforme le mouvement alternatif rectiligne du piston en mouvement rotatif.
Caractéristiques : fonctionne selon le principe de la manivelle.



1- Lumière d'admission : (Rouge)
Conduit par lequel les gaz frais seront admis. Ils entrent dans la chambre (9) sous le piston (5), par la dépression que créée celui-ci en montant.

2- Lumière de transfert : (Orange)
Conduit par lequel les gaz frais seront poussés vers le dessus du piston (5). En descendant le piston créé une pression dans la chambre sous le cylindre (9), en même temps qu'il obstrue la lumière d'admission (1).

3- Lumière d'échappement : (Bleu)
Conduit par lequel les gaz brûlés seront expulsés. Quand le piston (5) est en haut, en redescendant il ouvre le conduit d'échappement (3).

4- Bougie : (Jaune)
Elle fait jaillir une étincelle qui met le feu au mélange air/essence, créant une explosion.

5- Piston : (Gris)
Pièce cylindrique mobile, qui sert à comprimer les gaz en vue d'une explosion, et qui après l'explosion transforme une énergie thermique en énergie mécanique, via la bielle (6) qui transmet le mouvement.

6- Bielle : (Turquoise)
Tige rigide, articulée à ses deux extrémités. Elle transforme un mouvement linéaire en mouvement rotatif. Le mouvement linéaire du piston (5) en mouvement rotatif sur le vilebrequin (7).

7- Vilebrequin : (Vert)
Arbre articulé en plusieurs paliers excentrés. Transmet indirectement l'énergie mécanique à la boîte. La boite, à la différence des moteurs 4 temps, est toujours séparée du moteur par une paroi.

8 & 9- Chambres : (Violet)
Dans la chambre (9) les gaz sont admis, et attendent que la descente du piston les poussent vers la lumière de transfert (3). Puis la chambre de compression (8) reçoit les gaz frais par le conduit de transfert (3). En même temps elle expulse les gaz brûlés par la lumière d'échappement (2).



Il en existe deux types : à deux ou quatre temps.
Pour alléger cette page, je vous invite à consulter directement cette page réservée aux cycles à 2 et 4 temps.




Le couple :
Le couple est l’effort immédiat que le moteur est capable de produire à un régime donné.
Il s’agit de la force dégagée par l'action combinée de l'explosion des gaz dans le cylindre et du bras de levier de la bielle.

Les avantages du couple : 
Ø     Reprises à bas régime ; 
Ø     Souplesse de conduite ; 
Ø     Moins de changement de vitesses ; 
Ø     Economies de carburant.

La mesure du couple : 
L'unité du couple est le Newton mètre (N.m).

La puissance :
La combinaison "couple / régime moteur" : la puissance maximale c'est le couple multiplié par la vitesse du moteur lors de l'obtention de ce couple maximum.
La puissance augmente avec le régime jusqu'à ce que l'augmentation du régime ne puisse plus compenser la baisse du couple.

Avantages et inconvénients de la puissance : 
Ø     Sportivité ; 
Ø     Vitesse de pointe élevée ; 
Ø     Consommation importante ; 
Ø     Un moteur puissant mais manquant de couple sera désagréable à bas régime.

La mesure de la puissance : 
Norme DIN : chevaux (ch),
Norme ISO : kilowatts (kW).
1 ch = 0,736 kW ; 1 kW = 1,36 ch
1 cheval = puissance nécessaire pour soulever un poids de 75 kg, d'une hauteur de 1 mètre, en 1 seconde.

Exemple : deux moteurs qui ont le même couple peuvent avoir des puissances différentes. Plus le couple maximum est obtenu à haut régime, plus le moteur est "puissant".

Synthèse :
Comme nous l’avons vu ci-dessus, puissance et couple sont les deux données qui caractérisent un moteur.
Néanmoins, lors du choix d’une motorisation, il est préférable de privilégier le couple ainsi que la forme de sa courbe. Une courbe la plus plate possible caractérisera un moteur très souple, mais également très linéaire en sensations (même niveau de reprises). A l’inverse, un moteur à la plage de couple en forme de « pic » sera « pointu » et offrira très peu de souplesse à l’usage et aura besoin d’être maintenu dans une faible plage de régime.
Pour un moteur à essence, le maximum du couple est idéalement situé à 3.000 tr/min ; tandis que pour un diesel ce sera vers les 1.500 tr/min.
En essence (et également en diesel), un vieux conseil de mécano est d’utiliser son moteur dans une plage de régime comprise entre le tiers et les deux-tiers du régime maximum, mais également une plage de 1.000 tr/min autour du régime de couple maximum. Sachant que le régime maximal d’une essence est aux alentours des 6.000 tr/min (certains moteurs Honda approchent les 8-9.000 tr/min !) et en diesel 4.500 tr/min (quoique de plus en plus souvent on se rapproche des 5.000 tr/min avec une régulation vers les 4.200 tr/min)… Sachant que l'idéal étant que ces deux plages de régime optimal définies ci-dessus concordent exactement (ce qui était le cas sur le moteur 1905 cm3 de ma 405 GRX4 : régime maximum de 6.000 tr/min et couple maximal situé à 3.000 tr/min) !...



Par augmentation de la quantité d'air emmagasinée dans le cylindre lors de l'admission afin de brûler plus de carburant et donc de fournir plus d'énergie.
Ce système permet de faire passer le taux de remplissage des cylindres de 80 % à 120 % !
Le compresseur peut être utilisé pour "gaver" les cylindres, cela impose l'utilisation de structures renforcées pour supporter l'augmentation de la pression.
L'objectif principal est d'augmenter les performances du moteur sans augmenter la cylindrée autrement dit : améliorer le rendement.

La compression mécanique :
Un compresseur volumétrique entraîné par une courroie ou par un joint souple directement par le moteur.
Le remplissage des cylindres est le même à tous les régimes, la compression est dite constante.
Malheureusement ce système est très consommateur d'énergie pour des résultats moyens (le compresseur utilise la puissance du moteur). De fait cette technologie est rarement employée (le dernier exemple en Europe sont les moteurs « G » G40 et G60 de chez VW), sauf aux Etats-Unis où les moteurs ont des cylindrées géantes et le coût de l’essence est dérisoire…

La turbo compression :
On utilise la pression des gaz d'échappement pour alimenter une roue motrice qui va entraîner la roue de turbine du compresseur. Pour entraîner le turbo, on emploie une source d’énergie qui est normalement perdue.
Particularité : la suralimentation n'est effective qu'à partir d'un certain régime moteur et avec un délai de réponse plus ou moins long suivant la pression de suralimentation et la taille du turbocompresseur.

Attention ! Il faut toujours attendre que l'huile moteur atteigne une température d'au moins 70 °C avant d'utiliser le turbo. Traduction, il ne faut pas « tirer » sur le moteur à froid (conseil valable d’ailleurs pour tous les types de mécaniques).

En restant sur des moteurs atmosphériques (sans utilisation des deux techniques de "gavage" citées ci-dessus) :
Toujours le maître mot : optimiser le rendement et le remplissage des cylindres !
Pour ce faire, deux techniques existent et cohabitent sur certains moteurs :

La multiplication des soupapes : moteurs multisoupapes :
Au lieu de garder une soupape pour l'admission et une soupape pour l'échappement, les moteurs actuels ont deux soupapes pour chacune des fonctions. Cela nous donne alors les fameux moteurs 4 cylindres 16 soupapes que l'on voit de plus en plus fréquemment sur les voitures de grande distribution...
Non seulement les moteurs multisoupapes ont un meilleur rendement, mais ils sont aussi plus écologiques : meilleure combustion du mélange air/essence.
Au début, ces moteurs étaient à connotation sportive assez pointue : la puissance n'était présente que dans les hauts régimes. Mais avec les progrès de la technologie et l'obligation de monter un pot catalytique, les moteurs multisoupapes de seconde génération sont beaucoup plus souples. Mais en contrepartie, ils n'ont que très peu de caractère : puissance linéaire tout au long de la montée en régime, absence de paliers de fonctionnements différents... De quoi parfois regretter les anciens moteurs 4 cylindres 8 soupapes voués à disparaître et sacrifiés sur l’autel des normes anti-pollution et du meilleur rendement...

La levée variable des soupapes : moteurs VTEC ou VANOS :
Les motoristes sont partis d'un constat simple : si les soupapes se relèvent davantage qu'à l'ordinaire, cela permet de faire entrer/sortir davantage de mélange gazeux... Par ailleurs, plus on monte en régimes élevés, moins la quantité de mélange peut entrer/sortir car les temps d'ouverture des soupapes est réduit !
De fait, les motoristes de Honda (système VTEC) et de BMW (systèmes VANOS et double-VANOS) ont imaginé un système de levée variable des soupapes d'admission et d'échappement. A bas et moyens régimes, les soupapes se relèvent normalement. A hauts régimes, la levée des soupapes se fait sur une plus grande course grâce à une came supplémentaire sur l'arbre à cames. Chez Honda, cela nous permet d'atteindre des régimes époustouflants de l'ordre de 9.000 tr/min sur des moteurs "ordinaires" !
Un dessin valant mieux qu'une longue explication, j'ai trouvé une animation du système VTEC :




C’est la règle d’or à suivre pour que votre moteur dure en temps et en kilomètres !
De très nombreux produits existent, leur efficacité n'est pas toujours prouvée ou flagrante, mais aucun de ces produits ne peut nuire à votre moteur tant qu'il est utilisé selon le mode d'emploi du produit, mais surtout les préconisation du motoriste (se reporter à votre livret d’utilisation).

A titre personnel, je préfère utiliser calmement ma mécanique plutôt qu'utiliser ces additifs destinés à réveiller des moteurs à bout de souffle (effets peu durables et parfois néfastes pour le moteur usé)... Vous voilà prévenus, et ne venez pas vous plaindre si vous tuez votre mécanique de la sorte !


Re-métalliser :
Objectif : compenser l'usure naturelle du moteur.
On utilise une solution liquide à base de métal qui se verse dans le réservoir d'huile. Ces produits n'ont aucune influence sur l'huile, cette dernière sert juste de moyen de transport vers les éléments du moteur qui doivent être protégés.
Effet : le produit renforce les éléments usés par les frottements en apportant un complément de métal sous une forme légère, tendre et résistante aux chaleurs extrêmes.
En théorie, ce traitement permet au moteur de gagner en puissance et de consommer moins d'huile et d'essence. En pratique, cela ne se vérifie pas toujours !…

Nettoyer le moteur :
Objectif : faire en sorte que l'huile neuve conserve ses qualités plus longtemps, cela permet de moins polluer et d'allonger la durée de vie du moteur.
On utilise un liquide (flush) que l'on verse dans le réservoir d'huile avant une vidange.
Effet théorique : évacuation de l'huile sale des circuits, suppression des impuretés et dépôts.

Décrasser les circuits d'air :
Objectif : meilleur rendement et moindre pollution.
On utilise une bombe aérosol que l'on vaporise dans les circuits ou pièces à nettoyer.
Effet : dissolution des dépôts graisseux, gommes et vernis et dépôt d'une couche lubrifiante et anticorrosion.

Améliorer l'huile :
Objectifs : 
Ø     Améliorer la viscosité à chaud ; 
Ø     Eviter la congélation de l'huile ; 
Ø     Prévenir l'encrassement ; 
Ø     Limiter l'oxydation du lubrifiant ; 
Ø     Réduire les frictions et donc l'usure ; 
Ø     Eviter la formation de mousse ; 
Ø     Prévenir la corrosion.
On utilise des additifs qui se mélangent aux lubrifiants dans des proportions allant de 15 à 20 %.

Additifs pour carburant :
Des produits qui se versent dans le réservoir et modifient les propriétés du carburant. Sans entrer dans le détail, il existe des additifs qui ont théoriquement les effets suivants : 
Ø     Antioxydant ; 
Ø     Antidétonant ; 
Ø     Antigivrant (uniquement pour les moteurs diesels où la paraffine contenue dans le carburant risque de cristalliser à basses températures => « gazoles grand froid ») ; 
Ø     Nettoyant ; 
Ø     Détergent ; 
Ø     Antipolluant.
Ces additifs qui servent souvent de faire-valoir pour les grands pétroliers sont dilués le plus souvent à raison de 0,5 l pour une citerne de 30.000 litres ! Et leur efficacité reste à prouver (hormis pour les antigivrants) ! D’ailleurs, il est bon de savoir que même les carburants distribués en grandes surfaces possèdent ces additifs…




Ø     Vidanger régulièrement et changer le filtre à huile systématiquement à chaque vidange : il ne faut pas oublier que ce dernier bloque les impuretés et autres poussières de métal provenant de l'usure du moteur. Si l’on emploie un filtre usé avec une huile neuve, il va très rapidement salir cette huile et également son efficacité de filtrage est moindre…

Ø     Attendez que le moteur soit chaud avant d'appuyer sur le champignon : la température optimale de fonctionnement d'un moteur se situe aux environs de 90 °C. En règle générale, moteur froid, il ne faut pas dépasser les 3.000 tr/min durant les 5 premiers kilomètres. Le pot catalytique n'atteint sa pleine température qu'au bout de 8 km environ...

Ø     Même si la pratique du rodage n'est plus obligatoire, il est préférable de ménager une monture neuve et de lui offrir une première vidange entre 2.000 et 3.000 km.

Ø     Veiller à changer le filtre à air tous les 20-30.000 km et utiliser des filtres de qualité. Ne jamais essayer de nettoyer un filtre trop encrassé, c'est peu durable et cela peut être dangereux pour le moteur ! Sans parler du coût dérisoire de l’économie (filtre à air : environ 50 F) ainsi réalisée par rapport aux risques encourus (remplacement d’un moteur : de 25.000 F à beaucoup plus !)…