213. Transfert du lait du tank à la citerne
Il peut se faire au moyen de deux procédés différents : par pompage ou par aspiration sous vide. Le pompage est effectué à l'aide d'une pompe volumétrique fixée sur le véhicule. Elle est entraînée soit par un moteur électrique ou à essence, soit par un moteur hydraulique actionné par une prise de mouvement sur le ralenti du moteur du véhicule (figure 65). Le moteur électrique est pratique mais il suppose que toutes les fermes aient l'électricité, la même tension et qu'il ne soit pas nécessaire de dérouler un trop long câble pour atteindre la prise de courant. On peut cependant remplacer celle-ci par une très puissante batterie sur le camion qui est rechargée pendant la nuit. Le moteur à essence présente l'inconvénient d'une mise en route longue. De plus les fréquentes mises en route finissent par le détériorer. C'est certainement le troisième procédé, éventuellement combiné avec le moteur électrique, ce qui permet d'arrêter le moteur du véhicule, qui est le plus utilisé.- le vide se crée en roulant ou à l'arrêt
- la vitesse moteur est régulée
- la régulation automatique enclenche le systéme lorsqu'il y a besoin de vide et leoupe lorsque la dépression maximum est atteinte
- lorsque el vide se fait en roulant, il y a automatiquement coupure dés que le moteur est en charge (accélération)
La pompe peut être enclenchée par télé-commande. Outre le pompage du lait, elle peut aussi être utilisée pour le nettoyage de la citerne ou pour vider la citerne.
Il est généralement nécessaire de remplacer périodiquement la pompe. De plus, étant fréquemment du type rotative à rotor déformable, elle de doit pas tourner à sec ni être au contact de solutions détergentes à plus de 65°C.
- Aspiration sous vide. Cette technique consiste à
créer une dépression dans la citerne et à bloquer cette dépression au moyen d'une vanne de fermeture. Par simple ouverture
de la vanne suçeuse plongée dans le tank, le lait monte dans
la citerne qui agit comme un aspirateur à liquide. On préfére
généralement le vide créé au moyen du moteur du véhicule à celui
obtenu par pompe. Le vide peut être automatiquement régulé par
des systèmes électro-pneumatiques ou pneumatiques (figure 66).
Le système par aspiration sous vide présente plusieurs avantages. Il est simple et hygiénique. Il permet d'assécher les canalisations de lait, ce qui limite le développement bactérien. La faible action mécanique subie par le lait réduit son brassage dont l'action favorise la lipolyse. En raison de la hauteur d'aspiration limitée à 4 mètres, il peut ne pas convenir dans les régions accidentées. Il faut veiller à la parfaite étanchéité des joints des diverses ouvertures du tank ; dans les régions froides, toutes précautions doivent être prises pour éviter, par exemple, que des gouttes gelées empêchent la fermeture étanche du trou d'homme. Le gel peut aussi perturber le flotteur disposé dans la citerne en bout de la conduite d'aspiration. - Tuyauterie d'aspiration du lait (figure 67)
La citerne et munie d'une tuyauterie flexible, qui est reliée au tank soit par branchement sur sa vanne de vidange, soit par immersion dans le lait d'une canne suçeuse.
- Aspiration du lait
- dans le bac de dépotage
- dans les bidons
- dans les tanks réfrigérants
Les tuyauteries flexibles doivent être de très bonne qualité, lisses intérieurement et résistantes aux produits de nettoyage. La présence de craquelures ou fissures se transforme rapidement en foyer d'infection, aussi est-il nécessaire de les vérifier et de les changer régulièrement.
Le temps de pompage doit être court. Pour une même tournée, il varie avec le système de pompage utilisé mais aussi, pour un même système, avec différents facteurs :
- la forme de la cuve. Si le fond n'a pas une pente suffisante et un point bas où se rassemble les derniers litres de lait, ceux-ci sont difficilement et lentement aspirés et il peut y avoir désamorçage de la pompe ;
- la quantité de lait. Avec certains équipements mal étudiés, il peut y avoir une perte progressive de vide, notamment lors de l'aspiration de grosses quantités de lait en fin de tournée ;
- L'aspiration d'air qui se produit avec les derniers litres de lait augmente le temps de vidange. Ce phénomène prend davantage d'importance que la quantité totale de lait est faible.
- La longueur et le diamètre de la tuyauterie. Un tuyau trop long ou trop étroit provoque d'importantes pertes de charge.
Figure 68 - Canne suceuse. Les perforation et le ressort permettent l'aspiration du lait sans rupture de vide
(Cliché F.N.P.L.)
(D'après MOREL, 1967)
La tuyauterie doit être facile à atteindre, à déployer et à replacer sur le véhicule. A côté de dispositifs plus ou moins rudimentaires et satisfaisants, prenant du temps, il existe des dévidoirs automatiques entraînés par un petit moteur électrique et pouvant être télécommandés.
214. Accessoires
Différents équipements optionnels peuvent compléter le véhicule. Ils sont souvent destinés à simplifier et à perfectionner des opérations connexes au ramassage et dans certains cas sont parfaitement justifiés. Il s'agit généralement de matériels complexes et coûteux, dont l'acquisition doit être faite à bon escient, compte tenu des nécessités locales.- Bac de dépotage (figure 70). Bien souvent, lorsque l'on
équipe une zone en tanks réfrigérants, il existe des petits
producteurs dont le lait continue à être fourni en bidons. Ce
lait est versé dans une petite cuve fixée au véhicule et transféré dans la citerne par la canne suceuse ou autre dispositif
d'aspiration. Ce système présente le gros inconvénient de mélanger au lait réfrigéré des laits souvent fortement contaminés.
Dans ce cas, il est préférable de rassembler ceux-ci dans un
compartiment spécial de la citerne. Ce bac de dépotage doit
être placé suffisamment bas pour recevoir facilement le lait
et doit aussi être efficacement protégé de la boue et de la
poussière.
Une autre solution, souvent meilleure du point de vue hygiénique, mais nécessitant davantage de manipulations, consiste à aménager près de la citerne une galerie permettant de recevoir les bidons. - Armoire de rétrocession. Certaines entreprises revendent des produits laitiers à leurs producteurs. Afin d'éviter un circuit particulier de distribution de ces produits, c'est souvent le ramasseur qui est chargé de celle-ci. Dans ce cas, on aménage sur le camion un compartiment facilement accessible où sont stockés ces produits. Ce compartiment doit être isotherme ou pourvu d'un dispositif de réfrigération.
(Cliché ETA)
• Compteurs à lait (figures 70a, 71). La jauge du tank peut être imprécise, mal placée ou mal lue et risque parfois d'entraîner des contestations ou de faciliter les fraudes sur les quantités. De plus, sa lecture et la transcription des valeurs relevées nécessite du temps. Pour ces raisons, on peut équiper les véhicules d'un système de mesure en volume du lait qui varie selon le dispositif de transfert du lait. Dans tous les cas, il faut pour obtenir des résultats corrects que le compteur soit en charge et le lait exempt de bulles d'air. Lorsque le transfert du lait se fait à l'aide d'une pompe volumétrique, l'appareil de mesure est habituellement composé d'un dégazeur, avec ou sans prise de vide, d'un filtre, puis du compteur. On place après le compteur un clapet qui assure une contrepression pendant le pompage du lait et évite le retour de celui-ci pendant les périodes d'arrêt. On utilise soit des compteurs à piston rotatif souvent désignés sous les termes de volucompteurs, soit des compteurs à turbine.
La précision de ces compteurs est variable avec leur qualité, leur montage et leurs conditions d'utilisation. Dans les meilleurs cas, le premier donne une précision de l'ordre de 2‰ et le second 4‰
Dans le cas où le transfert du lait se fait au moyen du vide, la canalisation d'aspiration comporte, comme la précédente, un dégazeur relié à la citerne sous vide puis le compteur et une vanne de régulation de débit.
Pour réaliser la mise en charge du compteur tout en assurant le transport du lait du tank à la citerne, un ingénieux système utilise à la fois le pompage et l'aspiration sous vide. Il est représenté à la figure 72. Il est constitué de deux réservoirs. La vidange de l'un, sous l'action de la pompe à lait, assure le vide dans l'autre, permettant ainsi l'aspiration du lait dans le tank. L'alternance des circuits est assurée par deux électrovannes. Par ce procédé, le transfers du lait est assez lent et s'applique surtout au pompage de faibles quantités de lait en bidons ou en petits tanks.
Un autre procédé représenté à la figure 73 comprend un réservoir intermédiaire maintenu en permanence sous vide. Il permet l'aspiration du lait du tank jusqu'à un niveau constant au-delà duquel, sous l'action d'une pompe, il est envoyé dans la citerne après être passé par le compteur. Ce dispositif permet la mise en charge permanente du compteur et évite la présence des bulles d'air faussant la mesure.
Les installations de comptage sont logées dans un coffre spécial. Le compteur peut être pourvu d'un dispositif d'enregistrement des quantités et/ou d'impression de tickets pouvant être remis immédiatement aux producteurs. Dans divers pays les compteurs sont soumis à agréement des Pouvoirs Publics et régulièrement contrôlés.
• Prises déchantillons. Dans diverses régions, le lait est payé en fonction de sa teneur en certains constituants (matière grasse, protéines, matière sèche) et de sa qualité bactériologique (test de réduction, numération des germes). Souvent les prélèvements sont effectués manuellement par un agent qui acompagne le ramasseur. Devant le développement de ce mode de paiement et afin de gagner du temps et d'éviter la présence de cet agent qui constitue une charge supplémentaire, on a mis au point des systèmes de prélèvements automatiques ou semiautomatiques combinés avec la réception du lait dans la citerne. Dans le système semi-automatique, le ramasseur place chaque flacon de prélèvement dans le dispositif de récolte de l'échantillon alors que dans le système automatique, cette opération est mécanisée. Les échantillons doivent être représentatifs du volume et de la qualité du lait collecté chez chaque producteur. Ceci implique un très bon mélange du lait dans le tank avant prélèvement. D'autre part, dans le cas des prélèvements destinés à l'examen bactériologique, il faut absolument éviter que des restes de lait puissent s'introduire dans l'échantillon suivant.
• Prise d'échantillons destinés aux examens chimiques. Dans le cas du matériel semi-automatique, l'équipement d'échantillonnage est généralement constitué d'une capacité ou réservoir primaire, en matière transparente ou non, qui communique avec la tuyauterie de remplissage de la citerne au moyen d'une canalisation de petit diamètre.
(Cliché MAGYAR)
- Panier en acier inox pour flacons-échantillons.
- Flacon-échantillon.
- Vérin de commande longitudinale.
- Vérin de commande transversale.
- Pipette de remplissage.
- Vérin d'inversion de marche.
Pendant le transfert du lait dans la citerne, une partie de celui-ci est envoyée par cette petite canalisation dans le réservoir primaire. Un robinet permet de régler le débit de prélèvement en fonction du volume de lait du tank. Au cours du prélèvement un dispositif assure l'agitation constante du lait dans le réservior. Pour celà, par exemple, le remplissage du réservoir primaire se fait au moyen d'un tube plongeur qui crée dans celui-ci une turbulence permanente. Lorsque l'aspiration dulait du tank est terminée, on a dans le réservoir un échantillon dit primaire, homogène, dont une partie est soutirée dans le flacon de prélèvement alors que le reste du lait est renvoyé dans la citerne. Le soutirage de l'échantillon final ou secondaire peut être réalisé manuellement, par exemple en exerçant une poussée du flacon sur un clapet ou automatiquement.
Il existe différents dispositifs de prise d'échantillons. Un exemple est donné en figure 74. La figure 73 (Ahrens-Bade) montre un système combiné de mesure et de prélèvement. L'aspiration de l'échantillon se fait au moyen du vide. Une vis sans fin décale le robinet d'écoulement du lait d'un flacon à l'autre à chaque mise en route de pompage du lait du tank, c'est-à-dire à chaque producteur.
Dans le cas du matériel automatique, du type représenté à la figure 75, le système de prélèvement précédemment décrit est complété par un dispositif assurant l'avancement, sous intervention humaine, des flacons sous la pipette de remplissage par laquelle l'échantillon secondaire est soutiré.
En général ces appareils permettent de faire un prélèvement sur des volumes de lait compris entre 50 et 4.000 litres de lait. Il est indispensable d'assurer leur parfait nettoyage qui est habituellement réalisé en circuit fermé.
• Prise d'échantillons destinés aux examens bactériologiques. Un exemple de matériel semi-automatique est donné aux figures 76, 77, 78. Le dispositif de prélèvement est constitué d'un porte-aiguilles muni de deux aiguilles type hypodermique, actionné par un vérin. Au début du pompage du lait contenu dans le tank, les aiguilles sont complétement noyées dans la canalisation, de façon à les rincer en même temps que le circuit. L'immersion est assurée pendant quelques secondes grâce à un système de temporisation. Aussitôt après rinçage, le vérin dégage le porte-aiguilles et celles-ci viennent traverser le bouchon étanche (matière plastique, caoutchouc), obturant le flacon qui l'un et l'autre ont été préalablement assemblés et stérilisés. Le lait est amené dans le flacon par une aiguille alors que l'autre assure l'évacuation de l'excédent. Lorsque le pompage du lait est terminé, le porte aiguille se remet en position initiale.
(Cliché MAISONNEUVE)
Les échantillons ainsi prélevés de façon semi-automatique ou automatique, servent à l'analyse chimique et à l'examen bactériologique (figure 77). Les échantillons prélevés de façon semi-automatique ou automatique aux fins d'examen bactériologi que peuvent également être utilisés pour les analyses chimiques. Il est nécessaire de ne retenir que des appareils soigneusement mis au point et ayant fait l'objet d'un agréément ayant un caractère officiel, notamment quand il s'agit de faire des prélèvements destinés à l'examen bactériologique. Il faut aussi s'assurer de la possibilité d'un approvisionnement facile en flacons du type standard nécessité par l'appareil. Comme déja dit, l'échantillon doit être réalisé sur du lait ayant fait l'objet d'un excellent brassage en tank. Pour assurer leur bonne conservation, les échantillons doivent être placés dans un coffre maintenu à basse température.
•Contrôle de la température et de l'acidité. On peut installer sur la canalisation d'aspiration du lait un dispositif électronique de prise de température. Il est ainsi possible de contrôler le fonctionnement des tanks. Ce dispositif peut donner soit la simple indication de la température et éventuellement mémoriser la température maximale du lait collecté, soit un avertissement (sonnerie, voyant lumineux) de dépassement d'une température de consigne. Dans les mêmes conditions on peut installer un pH-mètre qui permet de contrôler l'acidité du lait. Ces différents dispositifs peuvent éventuellement être reliés à un système de tri du lait qui dirige celui-ci, selon ses caractéristiques, vers l'un des compartiments de la citerne. Dans tous les cas, les mesures doivent être effectuées sur un lait homogène, c'est-à dire ayant été suffisamment brassé dans le tank immédiatement avant sa mise en vidange.
• Unités de saisie des données. Elle permet de recueillir diverses informations nécessaires à la gestion comptable et technique de l'entreprise : date, référence de la tournée, durée du ramassage, identification du ramasseur et des producteurs, quantités de lait livré par chacun d'eux, lait total collecté, température, acidité… Ces données sont mises en mémoire dans un bloc amovible étanche placé dans un coffre du camion-citerne.
(Cliché MAISONNEUVE)
215. Choix des camions-citernes
La laiterie se trouve confrontée devant un choix souvent difficile. Le porteur doit être très robuste, maniable, adapté aux conditions du terrain. Les petites véhicules à chassis courts ont l'avantage de manoeuvrer plus facilement sur les voies étroites, accidentées et dans les accès de fermes souvent malaisés. Les gros véhicules ont par contre l'avantage de permettre de longues tournées collectant une grosse quantité de lait, ce qui permet de réaliser de grosses économies de personnel. Mais ils sont beaucoup plus difficiles à manoeuvrer, leur encombrement est ìmportant et pour ces raisons peuvent être inutilisables sur certaines chemins. Ces conditions limitent déjà le choix de la citerne. Celle-ci peut être très simple ou au contraire pourvu d'équipements complexes, variés, délicats, qui outre le supplément souvent très important d'investissements qu'ils nécessitent exigent un personnel très qualifié tant pour les utiliser que pour les entretenir. Il existe de nombreuses variantes d'équipements ; quelques exemples sont donnés à la figure 79. En outre, s'ils ne sont pas minutieusement nettoyés après chaque ramassage, ils deviennent rapidement un foyer de contamination.Lorsqu'on a la possibilité de choisir entre différentes capacités, il faut savoir que généralement les prix ne sont pas proportionnels aux volumes ainsi que le montre le tableau 11.
Capacités des citernes | Coefficient d'augmentation du coût | |
---|---|---|
Litres | Coefficient d'augmentation | |
2.500 | 1 | 1 |
5.000 | 2 | 1,1 |
7.500 | 3 | 1,2 |
10.000 | 4 | 1,3 |
12.500 | 5 | 1,4 |
AVEC TUYAU SOUPLE SANS BAC DEPOTAGE | AVEC BAC DEPOTAGE SANS TUYAU SOUPLE | AVEC TUYAU SOUPLE AVEC BAC DEPOTAGE | |
---|---|---|---|
SANS COMPTAGE | A | B | C |
AVEC COMPTAGE | D | E | F |
(Cliché GUERIN)
Il apparaît ainsi que l'on a intérêt à acheter les citernes de la plus grande contenance possible. En pratique, le choix est fait pour économie d'investissement mais en raison des diverses contraintes techniques du ramassage (état des routes, accès aux fermes…).
3. NETTOYAGE DES CITERNES
Le nettoyage des camions citernes est, comme pour les tanks, soit manuel, soit automatique et relève des mêmes principes. Il est plus difficile en raison de circuits beaucoup plus compliqués, souvent peu visibles et de la plus grande dimension des surfaces en contact avec le lait. Il arrive que malgré les efforts entrepris au niveau de la production, le lait arrive à l'usine fortement contaminé par suite d'un mauvais nettoyage de la citerne. Une propreté bactériologique ne peut être obtenue que par un personnel compétent, consciencieux, disposant du temps nécessaire ainsi que de moyens adaptés.Le nettoyage des surfaces en contact avec le lait doit toujours être précédé d'un lavage extérieur du camion-citerne à la brosse ou/et au jet sous pression ou par passage du véhicule sous une rampe d'expression.
- Nettoyage manuel
Il comprend les opérations suivantes : - un rinçage manuel effectué au jet par le trou d'homme,
- un brossage des parois intérieures à l'aide d'une solution détergente alcaline chaude. Pour l'effectuer correctement, il est nécessaire de pénétrer à l'intérieur de la citerne, ce qui constitue un travail pénible, présentant toujours un danger pour le personnel et oblige à limiter la température à 45°C,
- un pré-rinçage copieux au jet pour éliminer parfaitement la solution détergente,
- un brossage des parois avec une solution désinfectante à base de chlore ou d'iodophore qui est réalisé comme dans le cas de la solution détergente,
- un rinçage final à l'eau potable.
• Nettoyage automatique (figure 79a)
Il met en oeuvre des moyens mécaniques groupés dans un endroit de l'usine réservé à cet usage. Il comprend à peu près les mêmes opérations que pour le nettoyage manuel mais les brossages et les rinçages sont rimplacés par des circulations continues et sous pression de l'eau et des solutions détergentes. Le passage d'un liquide à un autre se fait simplement par action sur une vanne.
Dans les installations perfectionnées, couramment utilisées dans les laiteries, possèdant plusieurs citernes, les opérations sont programmées.
Il est maintenant bien admis qu'un nettoyage et une désinfection correcte des citernes exigent l'utilisation d'une station de nettoyage mettant en oeuvre le système C.I.P. Celle-ci doit assurer :
- la circulation réelle et sous pression des eaux de rinçage et des solutions de nettoyage,
- des températures de traitement élevées (75° – 80°C) et régulées. Toutefois, il faut tenir compte des conditions particulières de température que peut nécessiter l'emploi du détergent ou du désinfectant,
- la maîtrise de la concentration des solutions de nettoyage. Ceci implique le contrôle de leur concentration (pH, conductométrie…) afin de les maintenir à un niveau suffisant. Ce contrôle doit être permanent ou fréquent (tous les trois camions). Il est recommandé de renouveler chaque trois jours les détergents alcalins et chaque deux jours les produits acides,
- les citernes doivent être munies de rampes et de pulvérisateurs (boules) fixes. Leur position et l'orientation des jets doivent être parfaitement étudiées de façon à ce que les solutions atteignent véritablement et avec une pression suffisante toutes les surfaces. Ceci est fondamental pour l'efficacité du nettoyage. Il existe des dispositifs mobiles mais ils risquent d'être mal adaptés à toutes les citernes et de ne pas assurer un nettoyage correct.
Il est indispensable de respecter un temps suffisant de circulation des solutions. Celui-ci varie avec la nature du détergent, la concentration, la température et la pression des solutions. On peut estimer que ce temps doit être généralement voisin de sept minutes. Une fois par mois, il est souhaitable de faire un nettoyage dont la durée est approximativement doublée.
Une attention particulière doit être apportée au nettoyage de la canne suceuse et de son fourreau ainsi qu'à tous les accessoires en contact avec le lait. Lorsque certains accessoires ou certaines parties des équipements ne peuvent être mis dans le circuit automatique, il convient chaque jour d'en assurer le démontage et d'effectuer un nettoyage minutieux. Les canalisations de vide doivent, elles aussi, faire l'objet d'un excel lent nettoyage.
La citerne, les vannes et les différents circuits doivent faire l'objet d'un contrôle visuel, en principe une fois par mois. Il est recommandé d'utiliser une liste des contrôles afin de procéder systématiquement aux vérifications nécessaires.
Dans les entreprises importantes, le nettoyage des citernes est confié à un personnel spécialisé généralement plus apte que les ramasseurs à effectuer ce travail toujours délicat et d'une grande importance.